L'écran attire l'attention. Les images sont d'une qualité époustouflante, quatre fois supérieures à celles de nos téléviseurs digitaux. Mais au-delà de cet écran 4K qui devrait un jour débarquer dans nos salons, l'intérêt réside surtout dans une puce électronique, développée à Louvain-la-Neuve, qui permet d'acquérir, de produire, de post-produire et de distribuer d'un point à un autre des images de qualité dans un délai de l'ordre du soixantième de seconde. Le tout avec de la 3D de très haute qualité permettant par exemple des retransmissions de matches de foot ou de concerts comme si on y était.
Le concepteur de cette puce est Gaël Rouvroy, le fondateur d'intoPIX, une spin-off de l'UCL, issue des laboratoires de télécommunication et de microélectronique des professeurs Benoît Macq et Jean-Jacques Quisquater, qui a reçu l'appui de la Région wallonne avec une subvention de 250.000 euros sur deux ans, avec obligation de suivre un MBA pour apprendre comment gérer une société :
«J'ai eu un peu de chance puisque la veille de présenter ma thèse, en 2004, les studios hollywoodiens ont choisi le format JPEG2000 comme standard permettant d'obtenir des images d'une qualité exceptionnelle. Bien sûr, j'avais un peu prospecté le secteur et c'est ainsi que j'avais choisi aussi depuis trois ans ce format pour développer des applications professionnelles d'enregistrement et de restitution de telles images. Avec possibilité de les crypter également. Je suis donc arrivé sur le marché au bon moment.»
Explosion d'images en vue
Via des licences aux sociétés XDC, Kodak…, la technologie d'intoPIX entre ainsi dans les salles de cinéma. Une petite vingtaine, dans le Nord du pays, en est déjà équipée, «mais le marché est là. 100.000 salles dans le monde en seront équipées dans les dix ans à venir. -otre objectif est d'en capter 50 %.»
Avec le renfort de Jean-François Nivart, la société néolouvaniste grandit petit à petit. De trois personnes à sa création en 2006, intoPIX en emploie déjà 18 et s'attend à arriver à 25 collaborateurs. Le capital de la spin-off a aussi été augmenté, passant de 87.000 euros à 1,3 million d'euros. Et ce, grâce à plusieurs organismes wallons, comme la Sopartec et Nivelinvest : « Au début, nous devions savoir tout faire, jusqu'à la comptabilité. Avec du personnel en plus, on peut maintenant se spécialiser dans d'autres secteurs. »
C'est que les images sont omniprésentes dans notre vie quotidienne et prennent toujours plus de valeur : images industrielles, imagerie médicale, vidéosurveillance ou encore défense. Pour Gaël Rouvroy, « le format JPEG2000 permet la compression sans perte de qualité, fournit un accès très souple via une hiérarchisation des données, permettant une lecture partielle du fichier ou permet de définir des zones prioritaires d'une image. »
Source : http://www.lesoir.be/regions/brabant_wallon/2009-08-11/intopix-plonge-cur-image- 722353.shtml