Pour une image plus belle que belle 

03.04.18 03:33 PM By Jean-Baptiste Lorent

intoPIX, spin-off de l'UCL, développe une technologie permettant de compresser les images et les restituer sans en perdre la qualité

Créée en 2006, la spin-off néolouvaniste intoPIX est en pleine expansion : cette année elle vient d'augmenter son capital, passant de 87 000 à 1,3 million d'euros. Active dans le domaine de l'image de haute qualité, la société développe une technologie permettant de compresser et ensuite restituer une image sans perte de qualité. 

« L'image est un élément qui nous entoure en permanence, indique Jean-François Nivart, directeur d'intoPIX. Une photo de famille, les nouvelles du monde au JT, un film... L'image compte pour les gens. Pour la médecine, la météo, en matière de sécurité aussi. L'image est donc quelque chose d'essentiel dans nos vies. Il est important de la soigner correctement. » intoPIX ne cible toutefois pas les particuliers, mais les professionnels de l'image. Car si on assiste à une amélioration de la qualité des images sur nos écrans avec les nouvelles technologies, les professionnels sont plusieurs longueurs devant nous. Pour eux, la haute définition est déjà dépassée... 


« Pour les professionnels, il est important d'avoir, aujourd'hui, une image de la meilleure qualité qui soit. Pour pouvoir peut-être la réutiliser demain, avec de nouvelles technologies. Dans les années 70, personne ne pensait que l'archivage des images étaient importants. Dans les années 90, on stocke, mais avec une compression médiocre. Maintenant, on tente de garder les images avec la même qualité que ce qui a été filmé par la caméra. Et il est important aussi de conserver la même qualité, la plus haute possible, tout au long de la chaîne de transmission. » La technologie d'intoPIX est basée sur le format JPEG 2000, format standard pour le cinéma numérique. Celui-ci permet de compresser les images pour qu'elles prennent moins de place, sans pour autant les dégrader et d'accéder progressivement aux données avec une même qualité (à l'instar de Google Earth où l'on part de la Terre pour se rapprocher progressivement du point que l'on veut voir). 

Leader du marché 

Occupant 22 personnes dont une aux États-Unis et une autre au Japon, la spin-off est leader sur son secteur. « Nous avons détrôné notre concurrent. Dès le départ, nous avons attaqué le marché mondial, en commençant par le cinéma numérique. Maintenant, nous nous sommes généralisés à l'audiovisuel de loisirs. » Sans oublier les secteurs médicaux et aérospatiaux qui sont aussi intéressés par l'imagerie de haute définition. Si l'entreprise cite peu de clients, discrétion oblige, quelques noms sortent, comme Kodak, ou XDC, filiale d'EVS (spécialiste international des ralentis à la télévision). Née au départ d'une recherche menée par trois laboratoires de l'UCL, intoPIX est confiante en son avenir : « On évolue vers des images de meilleure qualité encore. Et la quantité de données à transmettre sera de plus en plus importante avec la 3 D, notamment. Dans deux, voire trois ans, on passera aussi à 60 images par seconde... » 

Source: Vers L’Avenir, LOUVAIN-LA-NEUVE, Publié le 30 septembre 2009 à 10:00 http://www.actu24.be/article/ottignieslouvainlaneuve_1340_pour_une_image_plus_belle_que_belle/348931.aspx